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Cancérologie

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Les cancers de la face et du cou pris en charge au sein du service sont :

  • les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS): cavum, sinus, cavité buccale, oropharynx, larynx et hypopharynx, 

  • les cancers cutanés (carcinome basocellulaire, carcinome épidermoïde et mélanome),

  • et les cancers de la thyroïde.

THYROÏDE ET GLANDES SALIVAIRES

CANCER DE LA GLANDE THYROÏDE

Comment fait-on le diagnostic de cancer de la thyroïde ? Le diagnostic de nodule est le plus souvent fait par le médecin traitant lors de la palpation du cou, parfois par le patient lui-même. La plupart des cancers de la thyroïde se manifestent sous la forme de nodules mais plus de 95% des nodules thyroïdiens sont bénins. Il est donc nécessaire de faire un bilan pour détecter les nodules « à risque ».

  • Le premier examen est l’examen clinique avec la palpation du cou qui recherche les éléments de suspicion (antécédents familiaux, rayonnement pendant l’enfance).
  • Le deuxième examen est l’échographie qui permet une première caractérisation du nodule :
    • si le nodule est inférieur à 1 cm, et en l’absence d’élément clinique défavorable, aucun examen supplémentaire n’est à envisager. Il suffit de prévoir une échographie 12 à 18 mois plus tard pour vérifier l’absence d’évolution du nodule.
    • Dans les autre cas, une ponction cytologique à l’aiguille fine peut être nécessaire (systématique si supérieure à 2 cm ; entre 1 à 2 cm cela dépend de l’aspect échographique du nodule). Elle se fait sous anesthésie locale, avec une aiguille très fine, et l’effet ressenti est analogue à celui qui est provoqué par une prise de sang. L’examen au microscope des cellules prélevées par cette ponction nécessite quelques jours et est résumé dans la tableau joint selon la classification internationale de Bethesda :

Catégorie

Risque de cancer

Conduite à tenir

I Non diagnostiqué

?

2ème cytoponction à 3 mois pour les nodules solides

II Bénin

0-3 %

Echographie à 6-18 mois

III Atypie de signification indéterminée

5-15 %

2ème cytoponction à 3 mois

IV Néoplasme folliculaire

15-30%

Lobectomie + ex extemporané

V Suspect de malignité

60-75 %

Lobectomie + ex extemporané

VI Malin

97-99 %

Thiroïdectomie totale

  • La scintigraphie est de moins en moins faite car cet examen apporte peu d’informations complémentaires dans ce cas. En cas de nodule de grande dimension (plus de 3 cm), d’augmentation progressive du volume du nodule, ou si la cytologie est en faveur d’une lésion maligne, il est nécessaire de procéder à son ablation avec son analyse pendant l’intervention (examen extemporané).

Quel est le traitement ?

La thyroïdectomie totale : la fiche explicative de notre société savante est téléchargeable en cliquant ici

L’intervention consiste à enlever la totalité de la thyroïde et éventuellement les ganglions. Elle se déroule sous anesthésie générale avec intubation, par une incision à la partie basse du cou. Elle n’entraîne pas de perte sanguine notable et n’exige donc pas de transfusion.

Les risques de l’intervention vous seront expliqués par le chirurgien :

  • Complications communes à toute chirurgie (fréquence<0,5%) : hématome pouvant survenir dans les heures qui suivent l’intervention et nécessitant un geste local de drainage.
  • Complications spécifiques de la chirurgie : atteinte du nerf récurrent le plus souvent transitoire, parfois définitif (1%) et nécessitant alors une rééducation orthophonique ; hypocalcémie liée à une atteinte des glandes parathyroïdes et nécessitant un apport de calcium et de vitamine D.

L’acte opératoire entraîne peu de douleurs, la cicatrisation en général de bonne qualité dans cette zone, acquiert son aspect définitif après une période d’environ 6 mois.

Le curage ganglionnaire : la fiche explicative de notre société savante est téléchargeable en cliquant ici

Lors de l’analyse pendant l’opération des nodules, environ 5% se révèlent contenir des cellules cancéreuses. Il peut alors être nécessaire d’associer à la thyroïdectomie totale un geste de curage ganglionnaire uni ou bilatéral. Le curage se fait par la même incision que celle créée pour la thyroïdectomie et dans le même temps opératoire. Une incision plus étendue à la partie latérale peut être nécessaire en cas de curage étendu. La cicatrisation se fait de la même manière que pour une thyroïdectomie totale et la réalisation du curage n’entraîne pas d’allongement de l’hospitalisation.

Traitement par iode radioactif :

Une fois la chirurgie réalisée, on peut être amené à décider d’effectuer un traitement par de l’iode radioactif (irathérapie). Cette décision est prise en fonction des données de la chirurgie de façon à détruire les cellules ayant pu échapper à la chirurgie. Enfin, le traitement comprendra la prise d’hormones thyroïdiennes puisque la chirurgie a retiré toute la thyroide. La surveillance se poursuit ensuite pendant plusieurs années par l’endocrinologue et votre médecin traitant.

TUMEURS DES GLANDES SALIVAIRES

Les tumeurs des glandes salivaires représentent 2 à 3 % des tumeurs de la tête et du cou. Au niveau des glandes salivaires principales, ces tumeurs sont bénignes dans les trois quarts des cas avec comme tumeur la plus fréquente l’adénome pléomorphe. A l’opposé, la très grande majorité des tumeurs rencontrées au niveau des glandes salivaires accessoires sont malignes.

Sur le plan pratique, la difficulté est d’affirmer la nature salivaire et le caractère bénin des ces tumeurs mais aussi à en préciser l’étiologie exacte. La nature bénigne de la tumeur n’est affirmée avec certitude que par l’examen anatomo-pathologique réalisé au décours de la chirurgie d’exérèse. Aussi, malgré les progrès actuel de l’imagerie et l’apport de la cytoponction, le traitement dans la très grande majorité des cas se résume encore à la chirurgie.

​Quel est le principe ?

Parotidectomie fiche informative de notre société savante téléchargeable en cliquant ici

Ce geste s’effectue après avoir repéré et préservé le tronc du nerf facial et ses branches de division. L’énucléation ne doit pas être réalisée en raison du risque beaucoup plus élevé de récidive et de paralysie faciale définitive. Ces gestes sont complétés par un examen histologique extemporané (pendant l’intervention) puis un examen anatomo-pathologique définitif.

Sous-maxillectomie : fiche informative de notre société savante téléchargeable en cliquant ici

Elle consiste en l’ablation de la totalité de la glande sub-mandibulaire par voie cervicale après avoir repéré et préservé le rameau mentonnier du nerf facial, le nerf hypoglosse et le nerf lingual. Le traitement des tumeurs malignes est en priorité la chirurgie. L’ablation complète de la glande est compléter par l’ablation des ganglions. Lorsqu’il n’existe pas de paralysie faciale préopératoire le nerf facial pourra possiblement être conservé. Un traitement complémentaire par radiothérapie peut être proposé à la suite de la réunion de concertation pluridisciplinaire d’oncologie ORL selon le type et le stade de la tumeur.

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention se déroule sous anesthésie générale en hospitalisation conventionnelle. Le plus souvent est mis en place sous la cicatrice un drain qui sera retiré dans les 2 à 3 jours post opératoire, permettant la sortie.

Que se passe-t-il après l’intervention ?

Un traitement contre la douleur est prescrit. La cicatrice peut être nettoyée sous la douche avec un savon liquide doux et séchée avec un linge propre. Un rendez-vous post opératoire vous est donné dans les 7 à 10 jours. Toutefois en cas de problème, vous pouvez appeler le service ou consulter en urgence.

 

CANCERS VADS

QUEL RÔLE PHYSIOLOGIQUE DES VOIES AÉRIENNES DIGESTIVES SUPÉRIEURES (VADS) ?

​Les VADS assurent des fonctions très importantes : déglutition, respiration, phonation, mastication, secrétions salivaires, olfaction, gustation. Le développement de la tumeur ainsi que les traitements vont retentir sur ces fonctions en les altérant souvent toutes ensemble. Leur maintien, leur rétablissement ou encore la rééducation des fonctions absentes constituent une préoccupation majeure du thérapeute.

​Les VADS comprennent : le larynx, l’hypopharynx, la cavité buccale, l’oropharynx. Le cavum et les sinus en font également partie mais ils ont des épidémiologies qui leur sont propres (de ce fait, ils ne seront pas abordés ici).

 

​COMMENT LES CANCERS SONT-ILS IDENTIFIÉS ?

Ce sont des tumeurs qui sont accessibles lors de l’examen clinique ou à l’aide d’un nasofibroscope, examen fait en consultation par votre chirurgien face et cou /ORL.

​Cette région est faite d’un ensemble de cavités et de conduits aériens, ce qui les rend accessibles à un examen direct ou à l’aide d’endoscopes. Tous ces organes sont vascularisés par les branches de la carotide externe et ont un drainage lymphatique identique. En somme, ce sont des tumeurs qui peuvent donner des ganglions dans le cou et qui en constituent un des principaux mode de découverte.

 

​QUELLE EST LA NATURE DE CES CANCERS ?

​La grande majorité des cancers développés aux dépens des muqueuses des VADS sont des carcinomes malpighiens (CM). Ils se développent au niveau des muqueuses (carcinomes épidermoïdes) de la cavité buccale, l’oropharynx, l’hypopharynx et le larynx.

Pour ce qui est du cavum et des sinus, ils se développent au niveau de certaines muqueuses des cavités nasales et sinusiennes.

Les adénocarcinomes (moins de 3 % des cancers des VADS) se développent au niveau de formations glandulaires (glandes salivaires accessoires, sinus).

​Moins fréquemment, on retrouve des lymphomes malins non Hodgkiniens (LMNH) par l’existence de formations lymphoïde situées au niveau de la sphère ORL.

QUELS SONT LES PRINCIPAUX FACTEURS CAUSAUX COMMUNS ?

  • Tabac : carcinogène direct pour tous les carcinomes épidermoïdes de la cavité buccale et des VADS.
  • Alcool : cocarcinogène associé au tabac.
  • Association alcool-tabac : synergie, multiplication des facteurs de risque.

 

CANCER DU LARYNX

CANCER DE L’HYPOPHARYNX

CANCER DE L’OROPHARYNX

CANCER DE LA CAVITÉ BUCCALE

CANCER DU CAVUM

CANCER DES SINUS

PARCOURS DE SOINS

Le parcours de soin décrit les étapes de la prise en charge au sein du service : les premiers examens, les réunions de concertation pluridisciplinaire, le déroulement de l’intervention et la durée de l’hospitalisation, ainsi que les traitements à suivre après la chirurgie.

Ce parcours est déterminé en fonction de la pathologie du patient :

PARCOURS DE SOINS CANCERS VADS

PARCOURS DE SOINS CANCERS CUTANÉS

PARCOURS DE SOINS CANCERS THYROÏDE

APRÈS LE TRAITEMENT

Après mon traitement chirurgical, est-ce fini ?

Après la chirurgie, votre dossier est de nouveau soumis en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) avec cette fois le compte rendu d’histologie de la pièce opératoire afin d’en étudier son extension. Suivant ce dernier, qui est établi 2 à 3 semaines après votre chirurgie, vous pourrez être amené à recevoir ou non un traitement complémentaire. Si traitement complémentaire il y a, voici le type de traitement qui peut être proposé : 

  • Radiothérapie et radiochimiothérapie.
    Notre radiothérapeute référent est le Dr Denis NGUYEN.
    Notre oncologue référent est le Dr Claudia RIZZO.

L’association de la radiothérapie et de la chimiothérapie est souvent utilisée après la chirurgie. Le choix est effectué en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire en fonction de l’extension et de la localisation de la tumeur. Le plateau technique de radiothérapie du centre de radiothérapie et d’oncologie médicale travaillant en association avec notre service permet de profiter des techniques les plus innovantes avec un maximum de sécurité.

Qu’est ce que la radiothérapie ?

La radiothérapie est un type de traitement contre le cancer, qui a pour but de détruire les cellules cancéreuses à l’aide de rayons radioactifs. Suivant l’emplacement de la source du rayonnement, les rayons sont émis par un accélérateur de particules (photons, électrons, protons). Il existe différents types d’appareils, permettant de recourir à différentes techniques d’irradiation : rayonnement par modulation d’intensité, tomothérapie, stéréotaxie, etc.

Elle est utilisée seule ou avec d’autres traitements. Plusieurs facteurs déterminent le choix du type et de la technique de radiothérapie, la dose à délivrer et le nombre de séances nécessaires (type de tumeur, localisation, étendue, antécédents médicaux ou chirurgicaux du patient…). Les progrès constants de la radiothérapie permettent de toujours mieux cibler les rayons dans la zone tumorale, d’épargner au maximum les tissus sains, et donc de pouvoir augmenter la dose pour améliorer l’efficacité du traitement.

Qu’est ce que la chimiothérapie ?

La chimiothérapie utilise des produits de plus en plus efficaces. Elle peut être utilisée avant la chirurgie ou la radiothérapie pour faire diminuer la taille de la tumeur ou pour éviter une chirurgie mutilante. Elle nécessite la mise en place d’un cathéter ou d’une chambre implantable pour réaliser les perfusions sans avoir à piquer dans les veines des bras. La chimiothérapie peut être aussi utilisée en même temps que la radiothérapie. Il existe de nombreux schémas d’administration qui vous seront expliqués en détails. De nouvelles thérapeutiques dites « thérapies ciblées », moins toxiques et plus faciles à administrer, sont également de plus en plus utilisées. 

Pourquoi une surveillance après mon traitement ?

La surveillance a pour but de détecter précocement d’éventuelles rechutes et traiter d’éventuelles séquelles des traitements. Elle consiste en examens cliniques et radiologiques réguliers. L’arrêt du tabac et de l’alcool est indispensable : leur poursuite expose à une augmentation du risque de second cancer. Une prise en charge spécialisée en addictologie pourra être proposée.